
Dans la tradition moaga, la parole n’est jamais banale. Elle est porteuse de vie ou de destruction, de paix ou de discorde. Dire est un acte grave, car la parole engage celui qui la prononce, tout autant qu’elle façonne les liens entre les membres de la communauté.
De nombreux proverbes moose enseignent la prudence et la responsabilité dans l’usage du verbe.
> Gomd yaa wa yãntr moogo. A sã n fooge a lebsg yaa toogo.
(La parole est comme une tige de paille : une fois arrachée, il est difficile de la remettre.)
Ce proverbe nous rappelle que la parole, une fois prononcée, échappe à celui qui l’a émise. Comme une tige fragile que l’on ne peut replacer sans la briser, une parole irréfléchie peut laisser des blessures irréparables. Ainsi, avant de parler, le sage pèse ses mots comme on pèse de l’or.
De la même manière :
> A leb n yaa wa koom, koom sã n daage a wʊkr yaa toogo.
(La parole est comme de l’eau renversée : une fois répandue, elle ne peut être ramassée.)